Socrate : « Personne ne s’avise de le trouver mauvais, comme dans les autres occasions, et de reprocher à aucun d’eux qu’il s’ingère de donner des conseils sur des choses qu’il n’a jamais apprises, et sur lesquelles il n’a point eu de maîtres… »
Par le chien, dieu des égyptiens, Socrate, tes paroles sont ailées, car en lisant le « Protagoras » de ton disciple Platon, on pourrait se croire sur LinkedIn en 2024 !
Petite démonstration à l’usage des braconniers chassant sur des terres réglementées.
- Prenons celui « qui, habituellement, dispense des conseils nutritionnels ».
Celui, là, la loi nous dit que nous l’appellerons « diététicien ».
Ensuite, la loi nous dit que ce titre n’appartient qu’à des personnes ayant réussi un diplôme et que ces personnes devront – comme tout auxiliaire médicale – s’enregistrer auprès de l’ARS.
Enfin, l’exercice illégal de la profession de diététicien est un délit passible d’emprisonnement.
- Pourquoi autant de règles ?
– les questions de surpoids, d’obésité sont des questions importantes de santé publique. Il est d’ailleurs dans la déontologie des diététiciens de travailler dans un cadre pluridisciplinaire, en agissant dans ses compétences et en adressant ses patients vers un médecin nutritionniste, un CSO ou tout autre professionnel ou structure en cas de besoin.
En effet, le patient doit pouvoir bénéficier d’une prise en charge adaptée et consciencieuse et conforme aux données acquises de la science. Le praticien s’abstient d’agir au-delà de ses compétences, de promettre la lune ou de vendre des méthodes miracles. Il ne culpabilisera pas non plus son patient si ça ne marche pas.
– le praticien est responsable : d’une part car il a été formé pour cela, d’autre part parce qu’il pourra être poursuivi en justice en cas de faute de sa part ayant aggravé la situation de son patient
– le praticien est assuré contre ce risque
- En gros, aller voir un médecin ou un diététicien, c’est aller voir un professionnel de santé :
– dont la compétence a été reconnue tant sur le plan théorique que pratique par un diplôme délivré par ses pairs
– qui obéit à une déontologie qui l’incite à l’humilité et à la prudence
– qui ne pratique pas le commerce
– qui est assuré, en cas de pépin, dans l’intérêt du patient
Et le braconnier ?
C’est exactement l’inverse et c’est aussi en raison des risques qu’il fait peser sur la santé des gens qu’il pourra être sanctionné (et peu de chances que son éventuelle assurance le couvre, vu que son activité est illicite).
Alors, oui, Socrate a raison de tordre le nez quand un braconnier de l’antiquité vendait à prix d’or son prétendu savoir en se prétendant plus docte que le médecin ou le navigateur.
S’il existe des professions réglementées, c’est pour une bonne raison.